Carnet Moleskine : notez vos idées
Un cahier de notes, quelques pages vierges, un feutre, un stylo-bille ou un crayon et vous voilà équipé pour de beaux projets en perspectives. Notez dans un Carnet Moleskine vos idées, vos pensées, vos émotions, vos sensations du moment sur l’instant sans réfléchir ni freiner le courant des mots ou des images qui défilent dans votre tête. Cela peut vous paraître anodin et pourtant c’est le premier pas vers de grandes réussites.
Toutes sortes de carnets
Dans la série des carnets personnalisables, selon le type de projet, il en existe de toutes sortes. Le Bullet Journal est entre l’organiseur ultra complet et le journal intime. Il vous invite à une véritable introspection sur vous-même pour une fabuleuse découverte : VOUS. Il permet de retrouver différents éléments sur chaque page : agenda de poche, semainier, planning, feuilles de route, To-do List, collections, traqueurs d’humeur ou d’habitude, etc.
Le livre photo ressemble au journal de bord ou à un carnet de voyage. Il est à ranger plutôt dans la catégorie des conservateurs. Il permet de retracer un voyage, une période de votre vie, une journée extraordinaire grâce à un album photo personnalisé grâce aux techniques de scrapbooking. Ici, la tenue d’un journal hebdomadaire est agrémentée de belles photos, de loisirs créatifs et de légendes pour se remémorer de précieux souvenirs.
Le Carnet Moleskine
Le Carnet Moleskine se situe entre les deux et il est idéal pour tous ceux qui ont des projets plein la tête. Vous allez voir que ces jolis carnets aux coins arrondis font de vos pensées une véritable aquarelle de créativité ! Après une petite pause historique, je vous invite à découvrir combien ce carnet peut vous être utile dans votre vie de tous les jours.
« J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges. »
~ Arthur Rimbaud
Un peu d’histoire : partons à la découverte du carnet Moleskine
La Peau de taupe
Tout commence avec une matière bien particulière, celle du Moleskine. Un nom qui nous vient de l’anglais « môle skin » et qui signifie peau de taupe.
Si les Américains étaient de fervents utilisateurs du Denim, en Europe, la matière la plus utilisée pour les vêtements et notamment les pantalons de travail (menuisier, ébéniste, fabricants d’acier, couvreur ou encore charpentier), c’est la moleskine.
Tissé serré en coton brossé, la moleskine est un tissu à la fois solide, confortable et qui permet de pallier les températures fraîches de l’hiver. L’effet peau de taupe vient du coton brossé qui est ensuite tondu.
Elle conquit le monde de l’industrie textile au début du 20e siècle. On suppose que c’est le nom de cette matière qui a inspiré celui de ce carnet petit format avec une couverture en similicuir.
Le carnet de notes prend différentes formes (souple, rigide), couverture cartonnée (couverture rigide), couverture souple, reliée, à spiral, pages blanches, à carreaux (petits carreaux, grands carreaux). La constante reste le fameux élastique qui sert à fermer le carnet. On retrouve également régulièrement dans ce bloc-notes un petit ruban qui sert de marque-page.
Malgré son petit format, il séduit beaucoup d’hommes et de femmes et devient la source de nombreuses légendes.
Le carnet à la couverture noire charme les intellectuels
La suite de l’histoire est bien plus complexe à identifier. Comment le Carnet Moleskine est-il né ? Pourquoi une telle notoriété ?
Les historiens trouvent difficilement des sources fiables et avérées. Mais peu importe les raisons historiques, les carnets sont assimilés à la culture et la création. Le Carnet Moleskine est devenu l’emblème des hommes d’esprit. Les philosophes, les poètes, les architectes, les écrivains, les artistes ou encore les historiens.
L’imaginaire et les légendes urbaines ont beaucoup nourri la vision que l’on a de ce précieux carnet, mais qu’importe, c’est ce qui le rend si précieux et cher à nos yeux.
Le précieux carnet noir est source de créativité. On imagine facilement de grands auteurs avec un joli carnet dans la poche pour noter les idées précieuses qui leur viennent au détour d’une balade au bord de mer ou encore un sculpteur qui esquisse un croquis de sa prochaine œuvre afin de ne pas perdre ce petit fil d’argent qui le mène à l’inspiration et la création.
De nombreux magazines culturels ou expositions de photographies mettent en scène ces artistes à leur bureau adossé à un banc aux côtés de leur carnet. Il devient presque la preuve irréfutable que le personnage exposé est réellement un artiste.
Les sources les plus anciennes viennent d’un ouvrage de Bruce Chatwin, un écrivain et voyageur britannique. Dans son livre intitulé Chant des pistes, il évoque au chapitre 30 ce petit carnet. D’après son récit, réel ou fictif, une petite entreprise située à Tours fournit les papeteries environnantes de ce petit carnet personnel.
« Je sortis de mes bagages quelques blocs de papier et, avec cette méticulosité obsessionnelle qui accompagne tout début de projet, je répartis mes carnets « parisiens » en trois tas bien nets. Il s’agit de carnets connus en France sous le nom de carnets moleskine, car ils sont recouverts de cette toile de coton noire enduite imitant le cuir. À chacun de mes passages à Paris, j’en achetais une nouvelle provision dans une papeterie de la rue de l’Ancienne-Comédie. Les pages étaient quadrillées et maintenues en place à leur extrémité par un ruban élastique. Je les avais tous numérotés. J’écrivais mes noms et adresses sur la première page et offrais une récompense en cas de perte à qui me le renverrait. Perdre un passeport n’était qu’un ennui mineur ; perdre un carnet était une catastrophe. […]
« Quelques mois avant de partir pour l’Australie, la papetière me dit que le « vrai moleskine » était de plus en plus difficile à trouver. Il n’y avait qu’un seul fournisseur, une petite entreprise familiale de Tours. Ils mettaient toujours très longtemps à répondre au courrier.
« J’aimerais en commander une centaine, dis-je à la commerçante. Cela me durera toute la vie. »
~ Bruce Chatwin
Selon les légendes qui gravitent autour du précieux carnet, ce serait l’une des raisons pour lesquelles la manufacture italienne Modo & Modo aurait souhaité recréer ce merveilleux outil d’écrivain en 1997.
Reprise par Modo & Modo à Milan
L’entreprise milanaise a repris la production dans ses ateliers en 1997. Elle a nourri la légende et la stratégie marketing fut payante puisque depuis, la marque vit une véritable « Success Story ».
Elle glisse même derrière la première de couverture un petit texte qui rappelle ces grands auteurs afin d’inspirer les artistes en herbe, heureux processeurs de ce carnet légendaire : Vincent Van Gogh à Pablo Picasso, d’Ernest Hemingway, Victor Hugo à Bruce Chatwin.
S’ils n’avaient peut-être pas tous un carnet du nom de Moleskine, bon nombre de ces artistes usaient sans doute les pages de cahiers et carnets similaires. Griffonner quelques lignes ou gribouiller un dessin permet de laisser une trace indélébile de la pensée qui traverse l’esprit à un moment précis.
Le carnet à cette fraîcheur de l’instant. Une phrase, une image, une sensation, une idée ou un projet que l’auteur souhaite immortaliser prend simplement son carnet et un stylo dans sa besace ou son sac à main et prend des notes. La page de papier devient un reflet de votre mémoire.
Toutes ne seront pas réalisées ou réalisables. Mais c’est une trace impérissable, un souvenir, un repère qui est ancré (et encré) à tout jamais.
Laisser libre cours à ses pensées
La pensée humaine est rapide et très désorganisée
Des couleurs, des odeurs, des images, des sons peuvent être simultanément ressentis et doivent être retranscrits dans l’instant au risque d’être perdue à jamais. Lorsqu’on élabore un projet, les idées fusent en même temps que les problématiques rencontrées et les solutions envisagées. Ça part dans tous les sens !
Pour ne pas perdre une miette de ces précieuses idées qui vous viennent, vous devez les noter, là, tout de suite. Rien de tel qu’un simple carnet pour noter hâtivement une petite phrase qui nous vient après un échange constructif, une idée pendant une balade, une envie après avoir lu un bon bouquin.
La fameuse page blanche et les stylos ne sont pas utiles simplement pour le fameux tableau « des pour et des contre » quand un choix s’offre à vous !
Vos pensées sont parfois très intelligentes et brillantes, parfois elles sont incompréhensibles ou complètement farfelues. Mais elles sont le fruit de votre esprit. Elle reflète votre ingéniosité du moment. Ce sont des révélations. Des révélations de vous-même.
Quand l’inconscient parle, c’est vif et intense, une fraction de seconde. C’est à ce moment que des idées merveilleuses naissent et c’est à cet instant qu’il faut les noter. Elles ne durent pas. Elles vous échappent l’instant d’après.
Ne faites pas l’erreur de dire :
« L’idée me plaît, il faut que je m’en souvienne » – 99,9 fois sur cent vous vous souviendrez d’avoir eu une bonne idée, mais vous aurez oublié l’idée. Et vous vous direz : Aie ! j’aurais dû la noter !
C’est pour cette créativité, cette qualité, cette ingéniosité parfois, que le Carnet Moleskine est un outil inestimable. Un outil de l’esprit. C’est d’ailleurs peut-être pour cette faculté qu’il a été assimilé aux hommes de lettres.
La naissance d’un projet
Le Bullet Journal peut vous aider et vous accompagner dans vos projets. Mais le Carnet Moleskine a également toute sa place dans cette démarche. Il devient l’extension de vous-même. La trace écrite de votre esprit.
Ne vous est-il jamais arrivé de penser à quelque chose d’important sur l’instant, de vous dire que vous y reviendrez le soir même, et le soir venu de ne jamais retrouver le mot juste, l’intensité de votre pensée du moment, l’idée ingénieuse qui vous avait effleuré l’esprit ?
Lorsque vous êtes animé par un projet, chaque petit moment où votre esprit peut vagabonder, il divague vers cette soif de concrétiser ce dernier. D’atteindre le bonheur en touchant du doigt votre objectif. Vos plus belles idées peuvent donc survenir à tout moment, et pas forcément celui où vous êtes à votre bureau pour prendre des notes.
Un projet c’est aussi l’idée générale et tout ce qui gravite autour qui importe. Grâce à votre carnet, vous pouvez noter à l’aide de mots clés, de schéma de cartes mentales, de dessins griffonnés à la va-vite tout ce qui vous traverse l’esprit. Ces gribouillis deviendront fameux avec le temps, car ils ont bien plus de sens et d’importance que vous ne pouvez le croire.
Votre Carnet Moleskine : comment le choisir et comment l’utiliser ?
Faire le bon choix de carnet dès le départ vous permettra d’une part de l’utiliser correctement et d’autre part de garder ce choix pour les suivants. Car oui, on tombe très vite amoureux de ces précieux objets. Avoir un carnet, c’est s’éduquer à une nouvelle habitude de vie qui ne vous quitte plus !
Le choix du carnet :
L’usage du carnet s’étant beaucoup développé, le format a évolué pour convenir à tout un chacun : fermé ou non par une attache (élastique), couverture carton ou couverture souple, marque-page, feuilles blanches, lignées ou quadrillées, format portrait ou paysage, couverture épaisse ou fine, épaisseur, grain et texture du papier…
Le choix vous revient. Vous pouvez parcourir votre papeterie préférée, sans forcément aller dans le rayon beaux-arts. Vous pouvez vous tourner vers de jolis carnets avec une couverture série limitée ou édition spéciale « Le Petit Prince », vers un carnet fantaisie vert menthe avec une chouette ou simplement choisir un Carnet Moleskine traditionnel noir.
Tout dépendra de votre usage et de vos envies. Certains carnets proposent également des pages numérotées. Si vous souhaitez le relire régulièrement, cela peut être un plus. Quant aux illustrations, vous pourrez les réaliser vous-même si vous le jugez nécessaire.
La grande différence entre un bloc-notes et un carnet relié réside dans le confort d’utilisation. Un calepin standard contient des feuilles détachables et il est très vite détérioré par les usages du temps. Le carnet relié permet de protéger toutes vos notes et de garder précieusement votre carnet personnalisé dans un tiroir ou sur une étagère (bibliothèques par exemple).
La marque Moleskine propose elle aussi différents formats pour tous les budgets (entre 6 et 15 euros) selon le type de papier (papier glacé, papier aquarelle, mini carnet …).
Pourquoi s’encombrer d’un carnet quand on a la technologie ?
L’univers numérique et celui du manuscrit n’ont jamais été en concurrence. Ils se complètent.
Malgré les nouveaux outils digitaux, l’arrivée d’internet ou des réseaux sociaux et de toutes les dernières technologies modernes, le simple crayon et la feuille blanche sont toujours aussi utiles qu’au siècle dernier.
L’arrivée du CD ou des plateformes de musique n’a pas tué le vinyle, comme l’arrivée de l’ebook (livre électronique) n’a pas remis aux oubliettes le livre format papier. Le plaisir d’écrire est toujours là. Le charme du papier est unique.
Comment remplir votre carnet ?
Contrairement aux autres carnets, ici, aucune règle n’est de mise. C’est l’importance de l’instant présent qui importe. C’est ce qui vous rend créatif.
NE BRIDEZ PAS VOTRE ESPRIT !
N’ayez donc aucune crainte et lancez-vous. N’ayez pas peur que votre petit texte soit « moche », « inutile », « sans intérêt », avec quelques fautes d’orthographe ou mal formulé. Profitez juste du moment.
Une idée, une pensée, une sensation qui vous paraissent importantes ou originales, sortez votre carnet et notez-la comme elle vous vient. Ne freinez pas votre esprit, ne cherchez pas à peaufiner les choses. C’est la pensée pure qui doit être retranscrite. Sans filtres ! N’ayez pas peur de vous lancer, au contraire. C’est votre carnet. Personne ne viendra vous juger sur ces écrits.
Ensuite, dites-vous que les plus belles choses arrivent la plupart du temps par hasard. Voyez un peu votre vie comme une douce aventure. Regardez, observez, sortez, visitez, écoutez… prenez le temps… et notez !
« J’aime les hommes plus ou moins, selon que j’en tire plus ou moins de notes. »
~ Jules Renard